Quel est le véritable impact écologique du télétravail et comment faire pour limiter les effets négatifs de cette pratique ?
La crise sanitaire qui touche le monde entier depuis maintenant 2 ans a énormément bouleversé notre quotidien. Entre confinement, couvre-feu, vaccins, (…), cette période restera gravée dans l’histoire de l’humanité tant elle a joué un rôle capital au niveau politique, économique, écologique, éthique, sanitaire…
Les différentes mesures mises en place par les gouvernements ont permis l’essor du télétravail. Très peu prisé avant la crise sanitaire, le télétravail est devenu une nécessité pour permettre -aux personnes qui le peuvent- de continuer à travailler en toute sécurité.
Ainsi, pendant le premier confinement en avril 2020, 24% des français·es pratiquaient le télétravail selon une étude de YouGov pour Cardiosens. Une pratique qui s’est imposée et s’impose de plus en plus dans les entreprises.
Moins de transport, aggravation de la pollution numérique, plus de déchets informatiques… Quel est le véritable impact écologique du télétravail et comment faire pour limiter les effets négatifs de cette pratique ?
1 — La diminution des trajets domicile-travail
Selon une étude de l’ADEME (l’Agence de la transition écologique), le télétravail permet de réduire drastiquement les déplacements (de 69%) et les distances parcourues (de 39%). Néanmoins, il est dans la responsabilité de chacun·e d’être vigilant·e face aux effets rebond. En effet, une autre étude franco-britannique montre que le véhicule non utilisé pour se rendre au travail est plus enclin à être utilisé pour d’autres activités.
Exemple très parlant avec celui des ménages composés d’enfant(s) qui, malgré la mise en place du télétravail, sont toujours obligés d’emmener leurs enfants à l’école.
En Corée du Sud, des analyses ont démontré que les transports “de loisir” augmentent énormément lorsque le père de famille exerce sa profession en télétravail. Finalement, la distance quotidienne parcourue par le père de famille télétravailleur a diminué de 7,8 km par jour, mais elle a été grandement compensée par l’augmentation des déplacements non professionnels de la famille (+25 km par jour).
« Le gain supposé est donc modeste et peut même être négatif dans certaines circonstances »
2 — Le boom des déchets informatiques
Selon une étude menée par BNP Paribas 3 Step IT, le télétravail provoque un renouvellement aggravé des équipements informatiques de la part des entreprises et des salariés, ce qui implique la mise au placard plus rapide que prévu de nombreux anciens équipements jugés obsolètes.
83 % des entreprises françaises ont ainsi acheté du matériel supplémentaire pendant la crise sanitaire du Covid-19 pour assurer le bien-être des collaborateur·rices et la continuité de leurs activités.
On estime que 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques sont déjà générés chaque année au niveau mondial. Or, à peine 17,4 % de ces déchets sont recyclés.
Pour éviter de remplacer inutilement vos appareils informatiques, Edeni vous conseille de les utiliser jusqu’au bout de leur vie. Les consommateur·rices ont tendance à changer leurs appareils lorsque ces derniers commencent à buguer et à mal fonctionner.
Pour cela, rien de plus simple, il faut prendre soin de ses appareils. Achetez un antivirus si nécessaire et évitez les sites dangereux. N’oubliez pas d’éteindre correctement vos appareils et de ne les charger que lorsque cela est nécessaire.
Si vos appareils informatiques sont prêts à rendre l’âme, privilégiez l’occasion ou le reconditionné aux appareils neufs. Aujourd’hui, il est devenu simple de trouver des “machines” d’occasion/reconditionnées tout en étant de qualité.
3 — La pollution numérique en plein essor
L’autre problème majeur du télétravail concerne l’utilisation croissante de données numériques. De nombreux acteurs du secteur des télécommunications notent une forte croissance de l’utilisation des données depuis la mise en place des premières mesures de confinement en mars 2020 :
- +30% pour la consommation internet fixe,
- +30% pour l’utilisation des données mobiles,
- +20% pour le streaming.
Ainsi, la part du numérique dans les émissions de gaz à effet serre (4%) devrait sensiblement augmenter en cas d‘augmentation du télétravail. Parmi les activités les plus énergivores, on retrouve la visioconférence. Très populaire dans une situation de télétravail, elle est pourtant responsable de l’émission de 2,6 kg de CO2 par an.
Lors de vos activités professionnelles à distance, nous vous conseillons d’éteindre votre caméra dès que possible. Vous n’avez pas besoin de montrer votre doux visage lorsque l’attention est portée sur un document ou une vidéo. Vous pouvez, par exemple, garder votre caméra lors des salutations et présentations aux autres participant·es de la salle virtuelle, puis l’éteindre pour limiter votre consommation.
Edeni vous recommande de trier votre boîte mail régulièrement pour éviter d’accroître votre pollution numérique. Pour cela, Cleanfox sera votre meilleur allié !
Évitez les mails à répétition, trop lourds, et qui comportent des pièces jointes. Privilégiez pour cela les plateformes en ligne comme Slack, Asana ou Google Drive pour les plus gros dossiers.
Il est important de penser aux onglets actifs, et de fermer ceux qui ne le sont pas. En effet, chaque onglet ouvert se rafraichit toutes les 30 secondes !
Dernier point logique mais essentiel, pensez à éteindre correctement votre ordinateur et à fermer toutes les applications lorsque vous le pouvez.
4 — La consommation d’énergie des ménages
Selon une étude allemande de 2014, le télétravail accroît la consommation d’énergie domestique de 10 %, sans que celle des entreprises ne soit beaucoup diminuée puisqu’elles doivent garder des locaux ouverts pour accueillir les salarié·es qui ne pratiquent pas le télétravail.
Les télétravailleur·ses ont aussi plus tendance à cuisiner à domicile, ce qui accroît la consommation d’énergie.
En télétravail, les principaux postes de dépenses énergétiques sont :
- Le chauffage,
- L’ordinateur,
- Les appareils électroménagers dédiés à la cuisine, etc.
Cependant, il est possible de mettre en place au sein de son domicile des solutions afin de réduire la consommation d’électricité et de gaz domestique. Voici quelques éco-gestes qui peuvent être mis en place dès maintenant dans votre quotidien :
- Réduire la température du chauffage,
- Éteindre les appareils plutôt que les laisser en veille,
- Éteindre la lumière des pièces vides,
- Utiliser des dispositifs de contrôle de la consommation,
Vu pour certain·es comme une alternative écologique au travail traditionnel, le télétravail comporte tout de même plusieurs aspects à impact négatif. Pour toutes celles et ceux qui pratiquent le télétravail, une grande attention est nécessaire. Il ne faut pas tomber dans la facilité !
Appliquez les éco-gestes au télétravail permettra de limiter votre impact un minimum, mais ne rendra jamais votre pratique professionnelle 100% “green”.
